L'histoire du saut à ski en France est étroitement liée à Courchevel et ce n'est pas un hasard, si, avec son stade olympique et sa pépinière de jeunes talents, la station est considérée dans le monde entier comme un haut lieu de la discipline.
Dans les années 40, le premier tremplin de Courchevel est édifié au Praz, à l'emplacement de l'actuel tremplin olympique de 120 mètres. Les jeunes du village jouaient aux hommes-oiseaux sur un tremplin de bois. Ils s'appelaient Jean Blanc, Régis Chevallier ou Auguste Bonnevie et étaient des pionniers du ski sous toutes ses formes.
Après la seconde guerre mondiale, alors que la station de Courchevel a vu le jour, Emile Allais, alors directeur du domaine skiable de la station, intègre le saut à ski dans la préparation du ski alpin. Des tremplins de 25 et 50 mètres sont édifiés à Courchevel 1850 et de nombreux concours sont organisés, avec notamment les moniteurs de ski de la station. "Il y avait un monde fou. Les soirs d'hiver, les moniteurs se livraient à des démonstrations et les monitrices passaient dans le public avec un bonnet pour alimenter la caisse de secours", racontent les plus anciens.
Au fil des générations, Jean Chalon, Emile Baetz, Fred Würth, Marcel Léger, Christian Couttet, Franck Salvi et d'autres encore façonnent la "Courchevel Air Force". Eric Brèche, Florian Trêves, Steeve Delaup ou Régis Bajard, petits sauteurs devenus grands, connaissent l'ivresse des plus grands évènements aux quatre coins de la planète "saut à ski".
Tout naturellement, la station a été choisie pour accueillir les épreuves de saut de combiné nordique des Jeux Olympiques d'Albertville en 1992. Sur le site du Praz, un stade complet avec deux tremplins a été construit.
Anthony Delaup, jeune sauteur de Courchevel, a effectué le saut inaugural. Il est aujourd'hui un des entraîneurs du Club des Sports. Et comme le saut est aussi une histoire de famille, son frère Steeve a terminé sixième de l'épreuve olympique sur le grand tremplin. "C'est le point marquant de ma carrière. Il y avait une telle passion, un tel enthousiasme, une telle pression aussi... " se souvient-il encore aujourd'hui.
L'histoire entre Courchevel et le saut à ski, il la résume ainsi : "C'est une confrérie. Pour nous, il y a les sauteurs, ceux qui se sont balancés et les autres. C'est une passion qui te prend aux tripes et que l'on a su transmettre."
Nicolas Dessum en est un des plus beaux exemples. Seul Français à avoir remporté une Coupe du Monde de saut à ski en 1995 au Japon, il est aujourd'hui un de ceux qui apprennent les ficelles du saut aux jeunes du Club des Sport et de l'équipe de France.
Courchevel est aujourd'hui une station référence du saut à ski en France. Les équipes de France, mais également d'autres nations, viennent régulièrement s'y entraîner. Les tremplins accueillent chaque année l'unique épreuve française de la Coupe du Monde d'été qui réunit mi-août l'élite mondiale et captive des milliers de spectateurs.